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En septembre 2001, à l’occasion des premiers essais
OGM, nous avons fauché un champ dans le cadre d’un
collectif informel (regroupant la CNT, la confédération
paysanne…). Quatre ans après, formé en collectif
appelé les « onze d’Avelin » nous étions
poursuivis pour dégradation de bien privé aggravé
en réunion soit 5 ans ferme et 75 000 Euros d’amendes
sur le papier. La société Advanta, propriétaire
de l’essai, réclamait elle 250 000 Euros de dommages
et intérêts. En octobre 2005, les condamnations tombent
: entre un et deux mois sursis et 5000 Euros d’amende collective.
Les sanctions sont bien en dessous de ce qu’espérait
le procureur. Advanta ne souhaitant pas se faire de mauvaise pub
ne fait pas appel.
Enfin après deux années d’instruction nous
pensions être tranquille…
Sauf que M Sarkosy grâce à la loi Perben se lance
dans un grand délire de fichage de tous ceux qu’il
considèrent « déviants », c’est
à dire contre sa politique. Beaucoup de jeunes arrêtés
au cours du mouvement du CPE se sont soumis à ce prélèvement
ADN. La peur de l’uniforme, à chaque fois le même
discours : « tu est obligé sinon c’est 15 000
Euros d’amende et un an de prison ! ». Beaucoup se sont
laissés abuser. Mes camarades de procès d’hier
se sont laissés ficher génétiquement, pour
ma part, il n’en sera pas de même !
Accepter aujourd’hui le fichage génétique de
tous les militants politiques et syndicaux (et même de la
petite délinquance) nous ferait revenir à des heures
sombres de l’histoire. Ce gouvernement qui perd pied, qui
arrive seul à embraser un pays que l’on croyait éteint
n’a pas trouvé mieux pour se refaire une santé
que sortir les thèses eugénistes d’autre temps
: le fichage des enfants de 3 ans et le fichage ADN étant
proposés comme les mesures phares pour revenir à une
société pacifiée et heureuse. Se soumettre
au fichage ADN reviendrait aujourd’hui à fermer les
yeux sur un passé qui étudiait la forme du crane,
du cerveau… pour y trouvait aujourd’hui les gênes
de la déviance.
Nous, syndicalistes, politiques, autonomes refusons de nous plier
à cette règle.
Cette fausse mesure de prévention n’est qu’un
moyen d’accroître la pression contre tous ceux qui refusent
les politiques autoritaires qui renforcent chaque jour la misère
et la concurrence entre les individus. Ce fichage constitue une
double peine puisque son refus revient à prendre une nouvelle
condamnation et comme un sursis + un sursis = prison, Nicolas S
peut dormir tranquille. Je refuse d’être mis au répertoire
génétique pour avoir arraché quelques betteraves
qui avaient été plantées contre l’avis
de la population. Je refuse, nous refusons car nous sommes quelques
uns dans ce cas et seront bientôt de plus en plus nombreux
à nous soumettre à des pressions politiques dignes
du fascisme, à accepter que notre société soit
fondée sur la peur, la répression et l’élimination
à termes des contestataires.
Une société qui enferme ses syndicalistes est une
société au bord du gouffre, Le fascisme ne passera
pas par nous,
REFUSONS TOUTES ET TOUS LE FLICAGE GENETIQUE !
Benjamin
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